Portrait : faculté de Médecine de Montpellier
Court extrait de : Des disciples méconnus de Jean-Etienne Esquirol : Jean-Baptiste Delaye (1789–1878), André -Pamphile Rech (1793–1853), Antoine-Marie Chambeyron (1797–1851). Par : Olivier Walusinski, Elsevier ScienceDirect. Consulter le document original pour obtenir les références et aussi les travaux de Rech concernant l’épilepsie.
Né à Montpellier d’un père avocat, le 31 mai 1793, André- Pamphile Hippolyte Rech appartient à une famille de juristes et d’administrateurs languedociens. Après des études de médecine à Montpellier achevées par une thèse soutenue le 19 février 1814, Rech monte à Paris ou` il va fréquenter le service d’Esquirol pendant trois ans. A son retour à Montpellier, il obtient sa nomination à l’hôpital général, sans doute par bienveillance liée à la position tenue par son père, d’administrateur de l’hôpital Saint-Eloi. Préoccupé du sort des aliénés, Rech reprend la peinture de leurs conditions d’hébergement donnée par Esquirol : « Je les ai vus livrés à de véritables geôliers, abandonnés à leur brutale surveillance. Je les ai vus dans des réduits étroits, sales, infects, sans air, sans lumière, enchaînés dans des antres où l’on craindrait de renfermer des bêtes féroces que le luxe des gouvernants entretient à grands frais dans les Capitales » et d’ajouter : « quelques vives soient ces expressions, on pourrait s’en servir, avec vérité, pour dépeindre, en 1820, les aliénés renfermés dans l’hôpital Saint-Eloi, et plus encore de ceux admis dans le dépôt de mendicité de Montpellier ».
Il propose aussitôt des plans d’un service à construire fondés sur les recommandations élaborées par Esquirol. Et, dès sa nomination officielle de médecin en chef, le 23 avril 1822, le quartier des aliénés de l’hôpital Saint-Eloi est transféré à l’hôpital général où, fort des préceptes parisiens qu’il a mémorisés, Rech s’attache aussitôt à séparer les vagabonds, prostituées et autres miséreux sains d’esprit des maniaques, déments, idiots et épileptiques. Avec une rapidité qui stupéfie, dès 1822, un an après la décision de le bâtir, il inaugure un pavillon nouvellement construit spécialement pour accueillir décemment les aliénés. Recevant au départ trente malades, ce service en hébergera près de cinq cents en 1862. En 1840, cette section asilaire de l’hôpital, distribuée en différents pavillons, dotée d’une infirmerie, accueille en « cellules » et en dortoirs trois catégories de malades, « les tranquilles, les agités et les gâteux ». Si les contemporains remercient Rech d’avoir donné le jour à un établissement d’utilité publique, celui-ci se révèle vite inadapté tant par le nombre de places que pour les risques liés a` une hygiène sommaire et à la contagion qui y règne (tuberculoses). Ce n’est qu’en 1906 que sera construit l’asile départemental de Font d’Aurelle beaucoup plus vaste. Rech inaugure un peu plus tard, en 1837, une clinique privée, pour une pratique plus lucrative, construite sur la rive droite du Verdanson, au milieu d’un vaste parc. Il existe toujours de nos jours une clinique Rech à Montpellier. Un décret du 5 janvier 1825 nomme Rech agrégé près la Faculté de médecine de Montpellier alors qu’il n’existe pas de chaire dédiée aux maladies mentales. Succédant à Jean-Baptiste Timothée Baumes (1756–1828), il est nommé à « la chaire de pathologie interne et médicale » le 15 décembre 1829. Ce ne sera que pour son successeur à la tête du service des aliénés, Calixte Cavalier (1820– 1888), qu’une chaire universitaire, spécifiquement dédiée à l’enseignement de la médecine mentale, sera fondée en 1869. Membre du Conseil de salubrité départementale depuis le 23 janvier 1835, Rech prend la présidence de « la commission pour le choléra » de la Faculté de médecine, le 9 août 1835.
Rech meurt subitement à 60 ans, le 6 mars 1853.