Academie des Sciences et Lettres de Montpellier

Gabriel GROLLIER (7-1-1901 | 1982)

Section : Sciences - Siège : XVI
Général de Division
Elu(e) à l'Académie en 1964. Départ en 1982.
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     Gabriel Grollier est né dans l’Hérault le 7 janvier 1901. Il est âgé de  quelques mois à peine, quand son père meurt. Il est donc élevé par sa mère et sa famille. Doué pour les études, il obtient une licence de mathématiques en 1922. Devenu militaire, il prend gout aux armes et passe le concours de l’École des officiers de réserve de l’artillerie (Fontainebleau). Mais comme il veut rester dans l’active, il passe ensuite le concours d’artillerie militaire de Poitiers puis entre à l’École d’application de l’artillerie pour en sortir sous-lieutenant en octobre 1926. Enfin en 1938, il prépare et réussit le concours de l’École de guerre. Pendant la première partie de la deuxième guerre mondiale il fait magnifiquement son devoir, inflige des coups à l’ennemi et est cité à l’ordre du corps d’armée. Sous le régime de Pétain il se sent mal à l’aise et se porte volontaire pour servir au Levant. Ce sera Beyrouth et la Syrie, enfin le Maroc. De là, il débarquera à Saint-Tropez comme commandant du troisième groupe d’artillerie lourde. Pendant la campagne de France et celle d’Allemagne, il est à nouveau cité à l’ordre du corps d’armée et ceci d’une manière particulièrement élogieuse. Ultérieurement, il deviendra le premier titulaire du poste de commandement des forces terrestres anti aériennes de la région parisienne. Puis ce sera l’Algérie jusqu’en 1958. Après quoi, il quittera l’armée comme Général de brigade.

     Gabriel Grollier vient en retraite à Pignan dans l’Hérault. Il est sollicité en 1965 pour conduire une liste aux élections municipales ; il est élu. La tâche est rude car le village doit accueillir maintenant les résidences des montpelliérains qui veulent vivre hors de l’agglomération principale. Entre 100 et 150 villas sont en construction et cela pose de sérieux problèmes d’infrastructures. Rapidement des tiraillements apparaissent dans le conseil municipal qui ne semble habitué ni à la rigueur militaire ni à la rigueur budgétaire. Grollier démissionne 29 mois après son élection. Il s’en suit une période de turbulences pour le village faite d’élections et même d’invalidation. Grollier est à nouveau sollicité. Il accepte à condition de ne pas être tête de liste et est élu en 1972. Mais le maire Louis Loubet tombe gravement malade si bien que Grollier est à nouveau en charge de la municipalité. Après quoi un nouveau maire est élu, Gabriel Grollier restant en charge des équipements jusqu’en 1977. À cette date, il se retira des affaires municipales ayant à son actif un beau bilan si bien que  Pignan donnera son nom à une des artères principales du village.

     Homme de culture, Grollier s’était inscrit, au Maroc, à l’Institut des hautes études marocaines pour suivre les cours de diverses personnalités. À Paris, il a suivi les cours du collège de France. À Montpellier, il fréquente la faculté des lettres et le professeur Paul Marres membre de notre académie. Vers la fin de 1966, il crée ce qu’il appelle « Entretiens de Montpellier » association du type loi de 1901. Il s’agit d’étudier les pays méditerranéens. On traite de différents sujets y compris de religion. Il crée aussi avec André Martel un « Centre d’histoire militaire » à Montpellier. Ces associations organisent des colloques, certains internationaux.

     Gabriel Grollier est reçu à l’académie le 22 mars 1965, son parrain étant le professeur Marres. Il y donnera cinq conférences mais s’exprimera aussi beaucoup à l’extérieur : au CRDP, à Nimes, et dans le cadre des associations qu’il a créées.

     Militaire de haut grade, élu de grande qualité, esprit curieux de mathématiques comme de l’histoire des civilisations et de l’art militaire, le général Gabriel Grollier mérite qu’on se souvienne de lui.

Jean-Paul Legros

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