Academie des Sciences et Lettres de Montpellier

Paul NAVARRANNE (1917 | 9-12-2005)

Section : Médecine - Siège : II
Chirurgien,professeur de Médecine
Elu(e) à l'Académie en 1973. Départ en 2005.
Fonctions à l'Académie : Président général de l'Académie en 1988
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     Paul Navarranne est né en 1917 à Pau, ancienne capitale du Béarn.  
     Il fit ses études primaires et secondaires, d’abord au Collège des Pères de Bétharram, puis au lycée de Pau. Dès ses jeunes années, il connut de dures épreuves.
     Avec son frère plus jeune, il fut confronté à l’âge de cinq ans, à la disparition de sa mère et, à l’âge de treize ans, à celle de son père. Devenu orphelin et pupille de la Nation (son père était « grand blessé » de la guerre 1914-1918), il fut élevé par un oncle du côté paternel, pharmacien, qui l’orienta vers l’Ecole Principale du Service de Santé de la Marine et des Colonies, implantée à Bordeaux et connue sous le nom d’Ecole de Santé Navale. C’est ainsi que Paul Navarranne intégra cette Ecole en 1938, après en avoir préparé le concours d’entrée à  Rochefort, à l’Ecole annexe de Médecine Navale.

     D’autres  épreuves l’attendaient encore : ses études de Médecine sont, en effet, interrompues par la guerre de 1939-1945. En mai-juin 1940, au moment de la débâcle, il est désigné, dans les Alpes, comme médecin-auxiliaire, au 25ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais où il est cité à l’ordre de la Division et reçoit la Croix de Guerre.
     Rappelé en septembre de la même année à Montpellier, où l’Ecole de Santé Navale s’était repliée, il y termine ses études et découvre dans le Languedoc, et à la Faculté de Médecine, celle qui deviendra la compagne de sa vie.
     Il soutient sa thèse de Médecine à Montpellier en 1943 et il est envoyé aussitôt dans un camp de prisonniers, en Autriche, pour la « Relève » des médecins du secteur civil, captifs depuis la débâcle de 1940. Dans ce camp, au contact d’un chirurgien autrichien qualifié, il s’oriente vers la chirurgie, spécialité dont il gravira tous les échelons d’Assistant, de Chirurgien des Hôpitaux, et enfin, Professeur-agrégé du Service de Santé des Armées.

     Dès 1946, ayant opté pour le Service de Santé Colonial, il effectue un séjour de deux ans en Indochine dans des conditions difficiles, parfois périlleuses. Puis, il est nommé au Sénégal, à Dakar, de 1949 à 1952, chirurgien-résident à l’hôpital Central et professeur à l’Ecole de Médecine.
Reçu à l’Agrégation de Chirurgie du Service de Santé des Armées en 1952, il rejoint Marseille, comme Chef de Service à l’hôpital Michel Levy et professeur à l’Ecole d’Application du Pharo.
Il est ensuite affecté à Tananarive (Madagascar) comme Chirurgien-Chef de l’hôpital Girard et Robic (1955-1958) puis de l’hôpital Befelatana (1958-1961).

     De retour en France, il fait valoir ses droits à la retraite du Service de Santé des Armées en 1962.
Il s’installe chirurgien à la Clinique Saint-Louis à Ganges, à laquelle il donne une vive impulsion et où il restera jusqu’en 1981. Parallèlement, il est Chargé de Cours de Chirurgie Tropicale à la Faculté de Médecine de Montpellier.

     En 1973, il est élu Conseiller Général de l’Hérault, fonction qu’il exercera jusqu’en 1985. La même année, il est élu membre de l’Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier, où il sera reçu officiellement le 28 janvier 1974 et dont il deviendra le Président général en 1988.
     En 1974, il crée la section Languedoc-Roussillon de l’Association des Anciens de Santé Navale et d’Outre-Mer (ASNOM) ; il en restera président pendant 18 ans. En 1989, il accepte de prendre la présidence de la section Languedoc de l’Association Nationale des Anciens et Amis de l’Indochine (ANAI).
Dans ses communications, il s’est particulièrement attaché à faire connaître l’œuvre sanitaire et humanitaire du Service de Santé Colonial dans les territoires d’Outre-Mer

     Paul Navarranne était un optimiste foncier, plein de vivacité, ouvert à tous et à tout, d’esprit et de cœur.
Il est décédé le 9 décembre 2005 à Montpellier.
Il était Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire, Croix de Guerre 1939-1945 et titulaire de plusieurs autres décorations françaises et étrangères.

Michel Reynier

 

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