Academie des Sciences et Lettres de Montpellier

René LAVOCAT (24-8-1909 | 9-8-2007)

Section : Sciences - Siège : IX
Directeur de laboratoire à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes
Elu(e) à l'Académie en 1975. Départ en 1986.
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     René LAVOCAT est né le 24 août 1909 à Commercy (Meuse) et est décédé le 9 août 2007 au Grau du Roi (Gard).

     René Lavocat fait partie du groupe d’ecclésiastiques de la fin du 19ème et du début 20ème siècle, universitaires de haut niveau et paléontologues (comme l’abbé Breuil, Teilhard de Chardin et quelques autres), tous désolés du Fixisme défini dans la Bible et affiché par l’Église, et donc intéressés par l’évolution des espèces,  par la collecte des fossiles et la reconstitution de l’histoire des êtres vivants. René Lavocat était d’ailleurs un grand admirateur de Darwin.

     Après une formation d’enseignant de collège, il a fait la guerre de 1939 dans le Génie et a gagné la zone libre au moment de l'armistice. Il a alors repris un poste d'enseignement dans le privé et commencé des études supérieures. Dans ce contexte, pendant ses congés, il a pris contact avec la faculté des sciences de Paris pour affiner ses connaissances. Il y est alors remarqué par le paléontologue Jean Piveteau, qui lui fait obtenir un poste au Museum, sous la direction de Camille ArambourgRené Lavocat a alors à étudier une collection de rongeurs du Kenya. René Lavocat est reconnu maintenant comme l'un des spécialistes européens majeurs des vertébrés fossiles du siècle dernier, avec comme spécificité les mammifères de petite taille.

     D’après Wikipédia : « Après la Seconde guerre mondiale, désireux de tenter des recherches paléontologiques en Afrique afin d’y trouver des mammifères oligocènes, l’abbé René Lavocat, sollicita et obtint en 1947 du CNRS une mission qui allait le conduire dans le désert algéro-marocain. Après un parcours à pied (et en voiture) de plus de dix mille kilomètres dans les hamadas durant trois hivers (1948, 1949 et 1950), il n’y trouva pas les mammifères oligocènes escomptés mais une riche faune de vertébrés crétacés. Sa première note concernant cette faune est publiée en 1948 dans les Comptes Rendus Sommaires de la Société géologique de France où il explique la découverte d’un important gisement de reptiles (dinosaures et crocodiles) et de poissons dans le soubassement crétacé de la Hamada du Guir. Une seconde note apparaît en1949 dans la même revue où Lavocat étend le gisement jusqu’au Sud-Ouest de la région des Kem Kem et situe précisément plusieurs gisements particulièrement riches en une faune qui est semblable sur tous les sites. Après avoir publié d’autres notes sur la géologie et l’âge des Hamadas du Sud marocain, il mentionne en 1951 la découverte de dinosaures africains, dont le très grand Sauropode Rebbachisaurus. Durant l’hiver 1951-1952, il retourne sur le gisement et achève, grâce au moyen matériel et aux hommes que lui met à sa disposition le Service Géologique du Maroc, la fouille correspondante. Il fait en 1954 le compte rendu de ses découvertes ».

     Il constate des points  communs entre les faunes d'Afrique et celles d'Amérique du Sud, observation qui trouve maintenant sa justification dans le cadre de la dérive des continents, hypothèse considérée à l’époque comme farfelue

      Durant ces fouilles, avec Denise Sigogneau-Russell et son mari Donald Russell, il découvrit un petit crocodile fossile, qui se retrouva baptisé des noms de ses découvreurs c’est-à-dire : Lavocatchampsa sigogneaurussellae (source : Jacques Gandini).

      Au total sa carrière fut importante. Il est l’auteur de plus de 150 publications scientifiques. Il devint docteur ès sciences, professeur au Museum de Paris puis, à Montpellier, directeur d’un laboratoire attaché à L’École Pratique des Hautes Études. Il fut aussi correspondant du British Museum et membre de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. Au plan personnel, il demanda à Rome de le relever de ses vœux de prêtre pour épouser une personne veuve qui avait un garçon et quatre filles. Il les considéra comme ses propres enfants.  

     À l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier René Lavocat a été membre (1975-1986) avant de devenir membre honoraire. D’esprit vif, de caractère affirmé, original sur bien des points, très dévoué à ses amis, René Lavocat ne passait pas inaperçu. Il a donné quatre conférences à l’Académie : La dérive des continents (1982) ; Hommage à F. Daumas (1984) ; Voyage d’un naturaliste à Madagascar et en Afrique (1984) ; L'union catholique des scientifiques français : recherche sur la recherche pendant quarante ans (en 1992, avec Michel Denizot). Mais ces présentations n’ont laissé comme trace que des résumés. En 1984, il a été élu président général de l’Académie.

                                                                                                                                                                            JPL

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