Academie des Sciences et Lettres de Montpellier

Jacques LAFONT (25-11-1919 | 1-8-2005)

Section : Lettres - Siège : VII
Avocat, Bâtonnier des Avocats
Elu(e) à l'Académie en 1985. Départ en 2005.
image membre
 
     Jacques  LAFONT né le 25 novembre 1919 à NIMES, est décédé le 1er août 2005.
 
   Il a été élu le 23 juin 1986 membre de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier au 7ème fauteuil précédemment occupé par le Bâtonnier Jean Guibal pendant 65 ans à partir de 1919
 
     Après des études à la Faculté de Droit de Montpellier et à l’Ecole des Sciences Politiques à Paris, il est admis en 1940 au Barreau de Montpellier, revêt le robe noire et prête serment. .
     Il s’était engagé à 20 ans devançant l’appel, versé à ce titre dans l’Infanterie Coloniale avant de devenir élève officier. Dés après l’armistice de juin 1940 il adhère au Mouvement « Combat » de la Résistance, dont il devient Chef de Ville, puis en 1943 Chef Départemental pour l’Hérault du « M.U.R.» Mouvement Unifié de la Résistance.
     Le 29 mai 1943, ll est arrêté par la Gestapo à son domicile, et conduit, menottes aux mains, dans la prison militaire dite de la « 32ème» ou il est soumis à la torture, puis à la « Villa des Rosiers » de sinistre mémoire ou son calvaire s’est poursuivi. Il est déporté à Buchenwald ou il passera deux hivers, endurant le froid, la faim, les souffrances et les exactions. Un jour, il parvient à s’introduire à l’intérieur du bloc 61, ou l’on exterminait systématiquement  des détenus par une piqûre de phénol injecté directement dans le cœur, pour en faire sortir un résistant français lui sauvant ainsi la vie au péril de la sienne. Avec le même courage, il participe au combat qui à l’intérieur même du camp s’est engagé contre les S.S. pour sa libération alors que les troupes américaines s’approchent.
 
     A son retour à Montpellier, il reprend sa place au Barreau, y menant une « vie de combat » ( titre donné à l’article de presse qui paraîtra lors de son décès) pour la défense des justiciables, des libertés individuelles, contre les atteintes à la liberté d’exercice, en mot pour la Défense
     Deux ans après son retour, il avait obtenu le titre de Docteur en Droit en soutenant sa thèse sur la loi du 1er septembre 1948 relative aux rapports entre les bailleurs et les locataires d’habitation.
     Orateur né à la brillante intelligence et juriste confirmé, il plaide avec un égal bonheur devant les juridictions civiles ou pénales.
     Lauréat de Stage élu par le Conseil de l’Ordre en 1943, Membre du Conseil de l’Ordre d’octobre 1953 à septembre 1957, il a été élu par ses pairs Bâtonnier de l’Ordre pour les années 1977 et 1978.
     Après son décès, le Barreau de Montpellier a créé le « prix Jacques Lafont » pérennisant  ainsi la mémoire de ce Grand Confrère
 
     En 1992,  il  avait été élu Président du Comité d’Ethique Médicale du C.H.U.
     Il a été maire de Boisseron pendant plus de 35 ans à partir de 1965.
 
     Jacques Lafont était Commandeur dans l’Ordre de la Légion d’Honneur, décoré dela Croix de Guerre et Compagnon de le Libération.
 
Philippe Guizard
 
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