Academie des Sciences et Lettres de Montpellier

Louis RAVAZ (10-5-1863 | 9-5-1937)

Section : Sciences - Siège : XXX
Professeur de Viticulture, Directeur de l'Ecole Nationale d'Agriculture de 1919 à 1930
Elu(e) à l'Académie en 1903. Départ en 1906.
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     Louis Ravaz est un savoyard, né à St-Romain-de-Jalionas dans l'Isère, le 10 mai 1863. Sur le registre de l'État civil il est inscrit « Ravas » avec un « s ». Mais son père a signé « Ravat » ou peut-être même « Ravatz ». Toute sa vie, Louis signera : « Ravaz ». Un monument de l'École d'Agriculture porte son nom écrit de cette façon. En revanche, la ville de Montpellier possède son « Avenue du Professeur Ravas ». En dépit des efforts déployés, il n’a pas été possible d’obtenir une rectification.

     D’abord élève de l’École (1880-1883), Ravaz obtient son diplôme en se classant second de sa promotion. En septembre 1886, il entre dans le labo de viticulture où il est nommé répétiteur-préparateur du professeur Viala.

     À l’époque, la reconstitution sur pieds américains progresse mais on découvre que les vignes sont atteintes de chlorose (blanchissent) en sol calcaire. À Cognac, on s’inquiète. Un comité est créé. En 1888, Ravaz est recruté  pour traiter la question. Là, il crée une « Station de recherche viticole ». L’objectif principal est d’éclairer les propriétaires dans le choix des porte-greffes. Ravaz retient des hybrides de berlandieri. Il utilise alors les méthodes qui avaient si bien réussi à l’École d’agriculture de Montpellier : création de champs de démonstration dans les différents crus, distribution de boutures américaines, école de greffage, conférences, rédaction de synthèses... En moins de 10 ans, le succès technique est complet. Ravaz est décoré du Mérite Agricole.  

     En 1897, au départ de Foëx, il est nommé professeur de Viticulture à Montpellier. Il a 34 ans. Ayant rejoint son poste, le nouveau professeur abat un travail considérable et rédige de nombreuses publications y compris plusieurs livres. En particulier, il rend compte de son expérience dans les Charentes en publiant : « Le pays du Cognac ». Pour faciliter ses recherches, il porte au chiffre fantastique de 3500 espèces ou cépages la collection de vignes de l’établissement. En deuxième lieu, Ravaz fait progresser de manière énorme la connaissance de certaines maladies ou affections : pourriture grise, brunissure, court-noué, mildiou, etc. Enfin, il s'intéresse à la pratique viticole et à l'application de ses découvertes scientifiques. Il étudie la taille, le pincement, l'effeuillage, etc.

     L’Italie est la première à reconnaître les mérites de Ravaz. Dès 1904, il est nommé membre de l’Académie des Sciences des Georgofili de Florence. Plus tard, et à l’aube d’une ère nouvelle, le 24 décembre 1919, le gouvernement de la France lui confie la direction de l'École de Montpellier. Il n’abandonne pas pour autant la chaire de Viticulture. Comme Foëx avant lui, il cumule alors les fonctions de professeur et de directeur. L’année suivante, il entre à l’Académie d’Agriculture. En 1926, il est élu membre correspondant de l’Académie des sciences. En 1930, atteint par la limite d’âge, il quitte l’établissement. Malheureusement, il ne profitera pas très longtemps de sa retraite. En 1937, il mourra le 9 mai après avoir été terrassé en quelques jours par un mal implacable.

     Pierre Viala et Louis Ravaz resteront associés par leur oeuvre. Prosper Gervais, membre de l'Académie d'Agriculture, dira en 1937 « Viala et Ravaz ont, en toute vérité, écrit l'évangile de cette viticulture nouvelle qui repose sur la résistance au phylloxéra des vignes porte-greffes, sur leur adaptation à nos sols et à nos climats, sur leur affinité avec nos cépages indigènes ».

 

     Un monument est installé dans l’École d’agriculture (aujourd'hui Montpellier SupAgro) en souvenir de Ravaz. Il s’agit d’un buste du maître encadré par deux grands bas-reliefs : à gauche des scènes de la culture de la vigne, à droite le même professeur est entouré d'élèves et apparaît plusieurs fois dans différentes tâches quotidiennes (explications au champ, cours en amphithéâtre, études de laboratoire). L’inauguration a eu lieu le 22 juillet 1939 en présence du Ministre de l'Agriculture Henri Queuille. L’œuvre est de Maurice Caralp. Cet artiste a travaillé et vécu à Saint Guilhem le Désert où il est enterré. Il était peintre, sculpteur (bas-reliefs, fleurs, bustes…) et a réalisé aussi des dessins. Il a exposé au Salon des Artistes Français à Paris à partir de 1935 et parfois au Musée Fabre à Montpellier, à partir de 1942.

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