Academie des Sciences et Lettres de Montpellier

Henri - Stanislas VIARD (28-10-1821 | 29-3-1858)

Section : Sciences - Siège : XV
Professeur à la Faculté des Sciences
Elu(e) à l'Académie en 1856. Départ en 1858.
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     Monsieur Henri Stanislas Viard, professeur de physique à la Faculté des Sciences et membres de l'Académie des sciences et lettres, est né à Rouen le 28 octobre 1821.

     Après de fortes études, faites au lycée de sa ville natale, M. Viard entra en 1842 à l'École normale supérieure, où il sut toujours se maintenir au premier rang dans les divers examens qu’il eut à subir. Ce fut également avec distinction qu'il aborda le concours pour l'agrégation dans l'enseignement secondaire. La supériorité dont il fit preuve le fit envoyer successivement dans les lycées de Pau et de Grenoble, en qualité de professeur de physique (1845-1847) ; mais sa santé déjà chancelante le força bientôt à suspendre ses leçons. 

     Désireux cependant d’être encore utile à l'enseignement, notre confrère sollicita les modestes fonctions de préparateur à l'École normale. Comme on le pense bien, il obtint aisément cette position que, dans son amour pour la science, il considérait comme une faveur, et il devint bientôt le collaborateur de Monsieur Verdet avec lequel il commença quelques recherches de physique expérimentale. Ses propres travaux lui fournirent les matériaux des deux thèses qu’il a soutenues devant la Faculté des sciences de Paris, pour l’obtention du doctorat ès sciences.  

     Ce grade permettait à M. Viard d’être appelé à une chaire de l'enseignement supérieur. Le gouvernement lui confia immédiatement celle de physique dans la faculté de Grenoble (1850 - 1854). 

     En 1855, M.  Viard a demandé et obtenu d'être envoyé dans la même qualité à Montpellier. 

    Il a été nommé Officier de l'instruction publique, par arrêté spécial du 20 avril 1855. Cette distinction était la récompense du dévouement donc il avait fait preuve à Grenoble pendant que le choléra sévissait dans cette ville.

     L'enseignement de Monsieur Viard était toujours intéressant. Son caractère était aimable et poli, et il était de moeurs simples et douces.

     Dévoué aux intérêts de la science, il aimait contribuer à ses progrès, et son temps était partagé entre les études de laboratoire ou du cabinet, et les devoirs de société. Toutefois sa santé, de plus en plus chancelante, l'a empêché de mettre la dernière main à plusieurs travaux auxquels il avait consacré un temps considérable. 

     Ses recherches sur la théorie de la vision, sur la météorologie des Alpes et sur la mesure de la température de l'air, sont, en particulier, dans ce cas ; heureusement pour la science, les notes et les manuscrits relatifs à ces différents points de la physique, qui ont été laissés par M. Viard, ont pu être recueillis par la Faculté des Sciences, et resteront déposés dans la bibliothèque de cet établissement.

     M. Viard est mort à Montpellier le 29 mars 1858.

     Ses obsèques ont eu lieu en présence de tout ce que Montpellier compte de savant ou de personnes amies des sciences. Dans un discours bien senti et qui a été écouté avec un pieux recueillement, M. le professeur Chancel, de la Faculté des Sciences, s'est rendu l'interprète des sentiments de regret inspirés par la mort prématurée de M. Viard.

     On a, de M. Viard, plusieurs travaux imprimés. Ils ont été insérés dans les principaux recueils consacrés aux sciences physiques.

 

Professeur Chancel, bulletin de l'académie, 1858

 

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