Academie des Sciences et Lettres de Montpellier

Roger BECRIAUX (15-1-1922 | 9-12-2015)

Section : Lettres - Siège : XXIX
Journaliste au Midi Libre et au Monde, bienfaiteur de l'Académie par le legs de tous ses biens
Elu(e) à l'Académie en 1980. Départ en 2010.
Fonctions à l'Académie : Président général en 2001, passé à  l'Honorariat en 2011
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     Né à Avignon le 15 janvier 1922 – comme il le précise lui-même  “à l’ombre du palais des papes, au soleil couchant”, Roger Bécriaux fait ses études secondaires en Avignon, au lycée Frédéric Mistral, où il obtient non seulement le prix de botanique, mais aussi le premier prix de philosophie. Excellent élève, Roger Bécriaux démontra très tôt son goût prononcé et son aptitude pour les exercices littéraires.

     Jeune bachelier en 1942, il entreprend des études de droit. Après la Libération, en service militaire, il se trouve affecté à une équipe de théâtre aux armées, créée à l’initiative du général de Lattre de Tassigny.Mais ce n’est pas vers le théâtre que se dirige le jeune Bécriaux : il collabore en 1953 à une revue bimestrielle de poésie et de littérature, publiée à Avignon, puis à Paris, sous le titre singulier de Les hommes sans épaules – une qualification qui ne sied guère à Roger Bécriaux, qui est aussi un sportif : pratiquant l’athlétisme, il fut trois fois champion régional du 100 mètres, et participa à ce titre à une finale nationale. Il fait aussi partie de la Sélection régionale Provence-Côte d’Azur de Basket. Le futur académicien est donc un homme complet, sportif et intellectuel.

     Son amour de l’histoire régionale le porte à s’intéresser à la vie la plus actuelle de la Provence. Jacques Bellon, choisi pour diriger le journal Midi-Libre à sa création, nomme Roger Bécriaux correspondant local du Midi Libre à Avignon, au début des années cinquante. À la mort de Jacques Bellon en 1956, Maurice Bujon, nouveau PDG de Midi-Libre, appelle Bécriaux à la rédaction du journal, à Montpellier. C’est le début d’une longue et fidèle collaboration au service de l’information régionale, au siège montpelliérain du Midi-Libre. Pendant plusieurs années, Roger Bécriaux, responsable de nuit, encadre le travail de la rédaction.

     Les qualités de Roger Bécriaux lui valent de rayonner au-delà des limites de la région : Parallèlement à ses fonctions à la rédaction du Midi Libre, il devient correspondant local du journal Le Monde, durant 26 ans, du 6 août 1960 au 6 décembre 1986. Ses collègues du quotidien national, en lui rendant hommage au lendemain de sa disparition, le caractérisaient par “sa passion pour l’écriture et le savoir”, et sa curiosité de “globetrotter”.

     Bécriaux joignait en effet, à son amour des Lettres un goût prononcé pour les voyages, où il se comportait souvent beaucoup plus en reporter qu’en simple touriste. Il a consacré un livre aux diverses localités qui, de par le monde, portent le nom de « Montpellier » : D’un Clapas à l’autre : Montpellier au pluriel. Ses ouvrages reflètent cette double passion pour l’exploration voyageuse du monde et pour sa région du Languedoc : Le Languedoc-Roussillon, de 1975 à 1985, est une étude de géographie humaine et économique générale, rédigée en collaboration pour l’Institut de Calcul des Effets de la Croissance industrielle. Mais surtout Par monts et par vaux : Languedoc, Roussillon, Rouergue, aux éditions du Midi-Libre en 1990, propose la découverte méthodique et approfondie des caractéristiques et des trésors uniques de notre région, dans une véritable enquête de géographie physique, culturelle et humaine, que le style de Bécriaux écrivain rend particulièrement attachante.

     Roger Bécriaux fut, pour Le Monde, un collaborateur précieux pour traiter l’actualité sociale immédiate, lorsqu’éclatent les événements de mai 68. Aimant par-dessus tout la communication des idées, Roger Bécriaux était membre de plusieurs sociétés : de l’Académie de Vaucluse, depuis 1949 ; de la Société d’Arts et Lettres de Lozère, en 1955 ; puis de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier en 1980. En sa personne, c’est un homme d’une profonde gentillesse, accessible et toujours bienveillant, courageux et passionné, connaisseur érudit de la Provence, du Languedoc-Roussillon et de leur histoire, et tout à la fois journaliste en prise sur l’actualité, que l’Académie des Sciences et Lettres de Montpelier avait accueilli.

Jean-François Lavigne

 

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