Academie des Sciences et Lettres de Montpellier

Antoine BENOIST (27-3-1846 | 11-2-1922)

Section : Lettres - Siège : XXIV
Recteur de l'Académie de Montpellier
Elu(e) à l'Académie en 1900. Départ en 1919.
image membre
     
     Antoine BENOIST, recteur d’académie. Né le 27 mars 1846 à La Guillotière (Rhône), décédé le 11 février 1922 à Cannes (Alpes-maritimes). Fils d’Augustin Hippolyte Benoist (1805-1870), négociant, et de Jeanne Marie Claudine Pingeon. Chevalier de l’Instruction publique, Commandeur de la Légion d’honneur (1913).
 
     Il fait de brillantes études au lycée de Lyon, puis au collège Sainte-Barbe à Paris. Il entre à l’École normale supérieure en 1864. Licencié ès lettres, il est admis à l’agrégation de grammaire en 1867, puis à l’agrégation de lettres en 1871; il est docteur ès lettres en 1877, avec une thèse sur La syntaxe française entre Palsgrave et Vaugelas.
 
     Chargé de suppléance au collège de Tournon dès 1867, il est enseignant au lycée de Tournon en 1869. Engagé volontaire au régiment des gardes mobiles du Rhône pendant la guerre de 1870-1871.
 
     Il est nommé successivement au lycée de Bourges (septembre 1871), au lycée de Grenoble (1872), au lycée de Nîmes (1876).
 
     En mars 1878, il devient maître de conférences à la Faculté des lettres de Bordeaux, puis chargé de cours à la Faculté de Toulouse (1880). En juillet 1880 il devient professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Toulouse, dont il est le doyen entre 1892 et 1898.
 
     En juillet-août 1897, le doyen Benoist doit faire face à une pétition de mères de familles qui dénoncent les sujets d’un « bachot pornographe », à savoir une composition française relative à Voltaire et une version latine sur la déclaration d’amour de Phèdre à Hippolyte ; la presse s’empare de l’affaire, mais Benoist reçoit le soutien du recteur Perroud. C’est d’ailleurs sur la recommandation de ce dernier que Benoist, loué pour ses qualités d’administrateur, est nommé recteur : c’est pour ménager sa gorge que Benoist accepte de quitter l’enseignement.
 
     Benoist ne passe que quelques mois à la tête de l’académie de Grenoble (mars-octobre 1898), avant de prendre la direction de celle de Montpellier : il occupe ses fonctions durant 21 ans, jusqu’à sa retraite en 1919, ce qui en fait l’un des recteurs les plus stables de la Troisième République. Il encourage particulièrement le développement des échanges d’enseignements entre les facultés montpelliéraines.
 
     En 1873, il est élu membre titulaire de la Société de statistique, des sciences naturelles et des arts industriels de l’Isère ; en 1900 il est élu à l’Académie des sciences et lettres de Montpellier.
 
     Ses travaux universitaires portent sur le théâtre : Le Système dramatique de Racine (1880), Essais de critique dramatique (1898), Le Théâtre de Brieux (1907), Le Personnage sympathique dans le théâtre français(1909), et surtout une synthèse, en deux volumes, sur Le Théâtre d’aujourd’hui (1911-1912). Il est également l’auteur de nombreux articles, notamment dans la Revue des universités du Midi.
 
     Alpiniste chevronné, il passe chaque été cinq semaines en montagne pour se reposer, et préside à Toulouse la section des Pyrénées centrales du Club alpin français.
 
     Il épouse à Lyon le 15 février 1875 Berthe Marie Louise Ganzin (1855-1949), fille d’Antoine Gustave Ganzin, chef de bataillon, et de Marie Fouquier. Le couple a sept enfants, la plupart baptisés à l’Église réformée de Toulouse, dont : André Benoist (1879-1941), officier de marine ; Henri Benoist (1882-1915), sous-lieutenant au 241e régiment d’infanterie, mort pour la France à la bataille d’Argonne ; Marcel Benoist (1887-1960), médecin ; Paul Benoist (1890-1910).
 
     Il est inhumé au cimetière protestant de Montpellier, ainsi que ses fils Paul et Henri.
 
Source : Biographies du Cimetière protestant de Montpellier
 
Voir aussi notice Persée :
  © 2024-2025 aslm. Tous droits réservés.